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Le musée Bourdelle

Lieu de vie et de création du sculpteur Antoine Bourdelle au 19ème siècle, ce musée de la ville de Paris est un petit paradis avec ses lumineux espaces d’exposition et, plutôt rare dans l’agité quartier de Montparnasse, un joli jardin invitant à la flânerie. Un lieu méconnu, et gratuit, à ne pas louper même pour les personnes non férues de sculpture (mais qui risquent bien de le devenir après cette inspirante découverte).

Un collaborateur de Rodin

Né à Montauban en 1861, Emile-Antoine Bourdelle se destine à suivre les traces de son père menuisier-ébéniste avant d’obtenir, à 15 ans, une bourse et une place à l’Ecole des beaux-arts de Toulouse. Après 8 années d’étude acharnée, il tente sa chance à Paris et est reçu second au concours d’admission des beaux-arts de la capitale. Dès l’année suivante, en 1885, il s’installe dans cet atelier (de taille bien plus modeste à l’époque) et commence à se faire un nom. Rodin l’engage alors comme praticien et leur collaboration s’avérera fructueuse, le style de l’un s’affirmant notamment en fonction de celui de l’autre.

Plâtre de « La Première victoire d’Hannibal » couronné au Salon des artistes français, commande pour la décoration du théâtre du musée Grévin et 1ère exposition personnelle : le début des années 1900 est prolifique pour le sculpteur visionnaire qui, toute sa vie, poursuivra d’incessantes recherches stylistiques et plastiques.

Un lieu artistique et bucolique

Situé au 18 de la rue Antoine-Bourdelle dans le 15e arrondissement (rue rebaptisée après la mort du sculpteur), le Musée regroupe plus de 500 cents plâtres, marbres et bronzes de celui que Giacometti considérait comme son maître. On peut notamment y admirer son célèbre Héraclès archer souvent présent dans les manuels scolaires mais aussi dans de prestigieux musées comme celui d’Orsay.

Constitué à la fois de l’appartement de l’artiste, de son atelier, d’un jardin et d’une extension moderne, le musée a vu sa superficie décuplée depuis sa mort et répond à son souhait : avoir, comme Rodin, un lieu qui lui survivrait. Grâce à la générosité de Gabriel Cognacq, neveu et héritier du fondateur de la Samaritaine, son vœu fut exaucé 20 ans après sa disparition. Aidé par la persévérance de l’épouse puis de la fille du sculpteur, qui veillèrent à préserver le lieu et à ne pas disperser les œuvres, le musée vit enfin le jour le 4 juillet 1949.

Depuis, en plus des collections permanentes qui valent à elles seules le détour, le musée Bourdelle organise des expositions temporaires dont les thématiques, décalées, séduiraient certainement l’ancien maitre des lieux. La cohabitation de ses belles sculptures blanches avec des robes noires Balenciaga ou avec les œuvres, étranges et oniriques, de son contemporain danois Niels Hansen Jacobsen répond en effet bien à l’esprit novateur du sculpteur.


Valérie de Comme des Français

 

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