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STORY

PICTO ARTISTE Created with Sketch.

Paul Signac et le développement du Pointillisme

Bien avant d’être mondialement popularisée par Brigitte Bardot, Saint Tropez avait charmé un autre artiste : Paul Signac qui, à la fin du 19e, y développa le mouvement pointilliste lancé par Georges Seurat. Le peintre navigateur fût en effet particulièrement inspiré par l’association de paysages végétaux, de mer et de soleil dans ce qui n’était alors qu’un modeste port de pêche.

Un coup de foudre

C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la découverte de Saint-Tropez par Signac en 1892 lors d’une croisière. Le pittoresque port, l’éclatante lumière méditerranéenne, l’authenticité de la vie locale : tout lui plait dans cet endroit qui, pendant 3 ans, devient le sujet exclusif de son oeuvre.

Après notamment Guy de Maupassant, lui aussi sous le charme de ce petit village de pêcheurs, il y reviendra régulièrement pendant 20 ans et finira même par acquérir une maison (la Hune, en 1897) après avoir été très modestement logé dans un petit cabanon proche de la plage des Graniers lors de ses premières venues.

Dans ce décor qu’il arpentait sans relâche à pieds ou en vélo, il expérimenta la technique de l’aquarelle afin de capter, avec spontanéité, les paysages variés qui s’offrent à lui.

 

Mais c’est majoritairement l’exigeante pratique du pointillisme qu’il utilisa pour restituer toute la complexité de la lumière de son port d’attache.

Le reflet de celle-ci sur les paysages ou les objets est en effet une des caractéristiques de ce mouvement artistique qui, bien qu’assez éphémère, joua un rôle important dans l’histoire de l’art du début du 20e siècle.


En suivant le sinueux sentier des douanes offrant d’inspirantes vues entre terre et mer, en remontant les étroites ruelles du village ou en posant son chevalet sur le port, le chef de file du néo-impressionnisme grava tour à tour sur la toile des marines, des paysages ou des scènes de vie traduisant bien la douceur de vivre de cet authentique territoire varois.

Une source d’inspiration communicative

Au croisement des 19e et 20e siècles, le peintre autodidacte attira sur place des amis artistes qui, rapidement, furent eux aussi sous le charme de ce petit coin de paradis. Albert Marquet, Pierre Bonnard, Théo Van Rysselberghe, Charles Camoin
Tous firent le trajet sur la Côte d'Azur et logèrent ponctuellement chez Paul Signac. Comme leur hôte, ils se laissèrent séduire par les façades pastel des maisons, les généreux bougainvilliers en fleur, les bateaux ballottés par le lent mouvement des vagues et, surtout, par les tons chauds et chatoyants de cette lumière du Sud.

Parmi ces invités, le « maître des couleurs » Henri Matisse vint en 1904 et, dans une dépendance de la villa, il réalisa une toile pointilliste avant que ses recherches artistiques l’amènent au fauvisme, cet autre mouvement d’avant-garde majeur d’une époque décidément très féconde.

Postérité

Associé à son histoire d’amour avec son épouse Berthe, Saint Tropez est progressivement délaissé par Paul Signac lorsqu’il se sépare d’elle en 1913. Il lui laisse alors la villa Hune et, après le décès du peintre en 1935, c’est une partie de son héritage artistique dont hérite la ville qui l’a tant inspiré.
Plusieurs de ses œuvres sont ainsi visibles au Musée de l'Annonciade et d’autres, exposées dans les musées du monde entier, continuent à attirer de nombreux amateurs d'art dans ce désormais célèbre et animé lieu touristique. Beaucoup d’artistes viennent également toute l’année pour capturer les lumineuses nuances de la Méditerranée si bien traduites par ce pointilliste de génie.

Pour plonger dans son univers pictural, rendez-vous ici.


Valérie de Comme des Français