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Collioure : le berceau du fauvisme

Est-ce le bleu profond de la Méditerranée contrastant avec le vert des vignes de ses montagnes qui ont particulièrement inspiré les peintres au début du 20ème siècle ? Collioure est en tout cas le berceau du fauvisme, ce mouvement artistique libérant les couleurs dont Henri Matisse et Paul Signac comptent parmi les plus célèbres représentants. Suivons leurs traces dans cette si jolie ville des Pyrénées-Orientales.
 

Une révélation artistique

 

Les barques catalanes colorées, les ravaudeuses toutes vêtues de noir, les bougainvilliers en fleurs, les vieilles pierres aux teintes dorées…


Lorsqu’en 1905 il rejoint son ami, le peintre divisionniste Paul Signac, dans cette ville bordée d’une mer scintillante, Henri Matisse trouve un nouveau souffle artistique qui va durablement influencer l’art moderne.


S’affranchissant des règles picturales du 19ème siècle, notamment avec une utilisation révolutionnaire des couleurs, Matisse et ses comparses seront alors qualifiés de « fauves » par un critique lors du Salon d’Automne à Paris.

La couleur surtout, et peut être plus encore
que le dessin, est une libération.

Henri Matisse

 

Celui-ci, tout comme son collègue ayant ironiquement utilisé le terme d’impressionniste pour qualifier le tableau « Impression soleil levant » de Monet, ne se doutait sûrement pas que ce terme péjoratif donnerait le nom à ce mouvement artistique.

André Derain, Raoul Dufy, Georges Braque, Foujita, Juan Gris, Maurice de Vlaminck, Charles Camoin, Albert Marquet ou encore Kees Van Dongen... 

Tous s’inspirèrent de l’enchantement de couleurs et de lumière propre à Collioure pour creuser la brèche ouverte par Matisse et aujourd’hui, grâce à ces pionniers, la petite ville d’Occitanie est visible dans les musées du monde entier.

La couleur au service de l’émotion

Et si, plutôt que de représenter fidèlement la réalité, un tableau devait plutôt laisser s’exprimer les émotions du peintre en s’affranchissant des perspectives et de la reproduction fidèle des couleurs ? C’est cette liberté que les fauves ont pris au tout début du 20ème siècle : oser l’utilisation franche de teintes jaunes, oranges, roses, rouges, bleus ou vertes, parfois totalement inventées, pour dépeindre un lieu, un personnage ou une scène de vie.

Des audaces chromatiques associées à des formes simplifiées et des contours très marqués contrastant, notamment, avec la douceur de l’impressionnisme (dont les peintres reprennent néanmoins le travail sur la lumière et la prédilection pour les scènes d’extérieur).

Art fondé plus sur l'instinct que la réflexion, le fauvisme ne vivra que quelques années mais cette nouvelle approche de la peinture donnera naissance à d’autres mouvement artistiques majeurs. Une révolution picturale qui n’aurait peut-être jamais vue le jour sans la venue d’Henri Matisse à Collioure. Pour se mettre dans les pas de ces fauves très inspirés, la ville propose des balades ponctuées de reproduction d’œuvres de l’époque. Une belle façon de voyager dans le temps et dans l’histoire de l’art.