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Le pain perdu : du gaspillage évité au dessert plébiscité

Ce dessert a fait du chemin depuis son apparition en Europe pendant l’Antiquité ! A l’origine principalement consommé par les personnes les plus modestes, il a été adopté par la royauté française au 16ème siècle et inspire depuis les chefs du monde entier qui, en sucré ou salé, le décline dans de nombreuses variantes (toujours) très gourmandes.

Un historique dessert

Contrairement à ce que pourrais laisser présager sa présence sur les cartes des restaurants gastronomiques, le pain perdu est à la base un mets modestement fait à partir de pain rassis. Trempé dans un mélange de lait et d’œuf, ce reste de pain initialement perdu (d’où son nom) trouvait ainsi une seconde vie une fois cuit.

Une première mention de ces restes revisités apparait sous l’empire romain, la recette implique alors une cuisson par friture et le miel remplaçait le sucre actuel. Du 13ème au 15ème siècle des variantes, toujours à base de restes de pain, sont mentionnées dans différents livres de cuisine mais c’est au 16ème siècle que cette sorte de beignet gagne ses lettres de noblesse en étant servi à la table d’Henri IV.

Le fait que le Roi l’appréciait particulièrement fit son succès au sein de l'aristocratie française qui, en voyageant, l’exporta un peu partout dans le monde et notamment aux Etats-Unis où on le nomme « french toast »

A noter qu’initialement le terme "french" ne signifiait pas "français" mais « tranché » (dérivé du vieil irlandais). La bonne réputation de la cuisine française favorisant son succès, l’adjectif fut conservé et, progressivement, assimilé à la France même si la paternité du pain perdu au pays d’Auguste Escoffier n’est pas certaine.

Des noms et recettes variées

Si ce gourmand dessert est majoritairement constitué de pain ou de brioche, sa préparation et l’ingrédient le recouvrant varie beaucoup : sucre, miel, sirop d’érable, caramel au beurre salé, glace vanille, confiture, crème anglaise… Il y en a pour tous les goûts et même pour les amateurs de saveurs salées car, depuis quelques années, il n’est pas rare d’apprécier également du pain perdu en dehors de la dernière partie du repas.
En Turquie, le « Kizartma Ekmek » est par exemple plutôt consommé au petit déjeuner et il est cuit dans de l’huile et non du beurre. Au niveau des noms, on trouve aussi pas mal de variantes selon l’endroit où il est dégusté. On parle ainsi de « pain doré » au Canada, de « pain gagné » en néerlandais et, en Angleterre, de « bread and butter pudding ». En France, le nord privilégie les termes de « pain crotté » ou « pain ferré » là où, en Charente, on l’appelle le soupe-rousse. Enfin la Normandie décline un version flambée avec du pommeau et de la confiture de pommes.

Quelle que soit la recette, le plaisir gustatif est garanti ! Bon appétit.


Valérie de Comme des Français
 

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