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STORY

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L’absinthe à Montmartre

Interdite en France il y a 100 ans, la muse de Van Gogh et Verlaine (et dont Émile Zola décrivit les ravages dans "L'Assommoir") renaît de sa sulfureuse réputation, comme le prouve la dégustation - dans les règles de l’art - que j’ai pu en faire dans l’historique café montmartrois « La Bonne Franquette ».

La fée verte qui rendait fous les artistes du XIXème

Initialement utilisée pour soulager le mal de ventre, la fièvre ou les douleurs menstruelles, l’Artemisia absinthium était depuis l’Antiquité un médicament avant d’être transformée, à la fin du 18ème siècle, en boisson par un… vendeur de dentelle ! En rachetant la recette d’un élixir concocté par une vieille rebouteuse suisse, ce futur associé de la distillerie française Pernod ne se doutait sûrement pas du succès qu’elle rencontrerait. En 1880, la boisson donnait en effet du travail à des milliers de personnes et faisait vivre beaucoup d’entreprises l’exportant à l’étranger !
Popularisée par les soldats au retour de la guerre d’Algérie (qui l’utilisait contre la malaria et la dysenterie), elle n’est d’abord accessible qu’à la bourgeoisie avant que sa diffusion dans les cafés parisiens accompagne les grands mouvements artistiques de l’époque : Degas et Manet la boive à La Nouvelle Athènes, Toulouse-Lautrec et Van Gogh passent des nuits entières en sa compagnie au Tambourin ; Verlaine et Rimbaud se rencontrent et la consomme intensément au Café Pigalle…

« L’absinthe apporte l’oubli… le premier verre vous montre les choses comme vous voulez les voir, le second vous les montre comme elles ne sont pas, après le troisième vous les voyez comme elles sont vraiment. »

Oscar Wilde

Un véritable art de vivre

Cet apéritif se déguste en respectant une cérémonie nécessitant un équipement particulier : une « fontaine » et une cuillère percée qui, suspendue sur le verre où l’absinthe aura été versée, diluera au goutte à goutte un sucre afin d'exhaler ses arômes proches de l’anis. Attention par contre : sa très haute teneur en alcool (de 40 à 90° !) nécessite de diluer 1 volume d’absinthe dans 7 volumes d’eau sous peine d’hallucinations.

Pour vérifier par vous-même si Oscar Wilde avait raison, rendez-vous au choix dans l’un de ces mythiques cafés montmartrois : La Mascotte, La Bonne Franquette, Le Bon Bock, L’Entracte, Le Cadet de Gascogne ou La Pomponnette.

Une plongée olfactive, gustative et historique garantie dans le 19ème siècle artistique !
 

Valérie de Comme des Français

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