Contrairement à ce que son aspect de paysage sauvage pourrait laisser penser, le marais audomarois a été façonné par l’Homme depuis le Moyen-Âge. Sur plus de 9 siècles, un dur labeur a en effet permis de faire émerger de ces anciens marécages plus de 13 000 parcelles de terre où l’on cultive encore aujourd’hui une cinquantaine de légumes consommables sur place.
Inondée par la mer durant plusieurs siècles, exploitée pour la tourbe puis drainée au début par une communauté monastique, cette zone s’étendant sur 800 km de canaux traverse 15 communes des Hauts-de-France et couvre une surface globale de presque 4 000 hectares.
Des prairies humides, des roselières (où poussent les roseaux) et des terres maraîchères toujours exploitées par une soixantaine de familles qui y cultivent notamment le chou-fleur l'été et l'endive d'hiver.
Avec ses étangs, ses champs et les petites îles sur lesquelles émergent parfois de jolies maisonnettes, le marais audomarois représente aussi un précieux écrin pour la faune et la flore. Il a d’ailleurs été classé 12ème réserve de biosphère française par l'UNESCO en 2013.
A pied, à vélo, à cheval ou en bateau… Le dédale de polders (étendues artificielles de terre gagnées sur l'eau) du seul marais encore cultivé des Hauts de France se visite de différentes façons. Si, jusque dans les années 1970, c’est le bacôve, cette grande barque de bois à fond plat typique de la région, qui était principalement utilisée pour la navigation, aujourd’hui ce riche écosystème peut se découvrir en barques, pédalos ou canoës. Pour tout connaître sur le mode de vie des habitants du marais, vous pouvez aussi embarquer sur le bateau Le Brouckailler.
Au départ de Nieurlet dans les Hauts de Flandre, un enfant du marais vous contera alors l’histoire de ces maraîchers pas comme les autres et, tout en naviguant à travers la flore (nénuphars, renouées amphibies…), vous parlera notamment des oiseaux et poissons peuplant généreusement cette belle réserve naturelle.
Pour une déconnexion encore plus complète avec l’agitation citadine, il est également possible de loger dans le marais. Cabane, lodge ou tente Tipi sont notamment disponibles pour les couples ou familles qui, selon les formules, seront amenés jusqu’à leur logement ou, s’ils sont d’humeur aventureuse, pourront directement se déplacer avec le même type de barque encore utilisé aujourd’hui par le facteur du marais ! Comme lui, vous pourrez d’ailleurs acheter aussi sur place les légumes cultivés et vendus par les maraîchers.
Pour préparer votre visite, rendez-vous ici.
Valérie de Comme des Français
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Crédit photo : ©Le Brouckailler
