Au 19e siècle, l’Ardèche possédait deux atouts majeurs pour un industriel : des vallées et rivières sources de force hydraulique et de la main d’œuvre qualifiée. Tout ce dont avait besoin Charles Murat pour fabriquer ses bijoux vendus à Paris. Plus de 150 ans plus tard, il a fait des émules et le territoire est désormais reconnu comme le berceau de cette fabrication française fédérée sous la marque « La vallée du bijou ».
C’est en 1868 que le fondateur des Bijoux Murat Paris implante son usine dans les Boutières, cette région montagneuse de l'est du Massif central déjà pourvue en personnels maîtrisant le moulinage (la torsion des fils de soie dans l’industrie textile) qu’il décide de former à la joaillerie. Parallèlement, il s’appuie sur l’énergie produite par la rivière Eyrieux pour fabriquer des colliers et bracelets qu’il commercialisera jusqu’en 1985.
Lors de la fermeture de son usine, la Communauté de Communes Val’Eyrieux se mobilise pour ne pas faire disparaître ce précieux patrimoine et attire d’autres entreprises maîtrisant les nombreux savoir-faire nécessaires à la production de bijoux. Dans une approche totalement made in France, l’Ardèche regroupe ainsi progressivement des créateurs (conception et prototypage), des fabricants (moulage, découpe, fonte…) et des réparateurs.
Aujourd’hui, avec près de 300 emplois (du jeune artisan à l’industrie en passant par la PME familiale), cette vallée d’Auvergne-Rhône-Alpes représente le plus gros bassin français de fabrication des gracieux accessoires plébiscités tant par les hommes que par les femmes.
C’est en 2018 que l’ancien bâtiment de l’usine Murat est transformé un espace muséal ouvert au public et, dans un même objectif de transmission des savoirs aux nouvelles générations, en pépinière des métiers de la bijouterie. Situé à St-Martin-de-Valamas, ce symbole du patrimoine industriel de la région est animé de divers événements comme des expositions et visites.
A la période estivale (4/07 au 28/08), il est notamment possible de découvrir un atelier de création typique du 19ème siècle : autour de machines centenaires, les conditions de travail de l’époque y sont reproduites et le guide retrace l’histoire de l’usine ainsi que les différentes techniques (chaînage, estampage…) utilisées à la fin du siècle de l’industrialisation. Démonstrations, échanges avec les acteurs, dégustations, animations… : les visites alliant vue, toucher, odorat et goût offrent une belle immersion dans la peau d’un ancien ouvrier.
Côté pépinière c’est tout un écosystème qui est proposé aux artisans bijoutiers : formations, ateliers à loyer modéré, machines mutualisées, espaces d’exposition et même boutiques avec, pour chaque créateur, une vitrine dédiée lui permettant de valoriser sa production.
Parmi ces bijoutiers, plusieurs ont aujourd’hui leur propre marque de bijoux que vous pouvez retrouver, et soutenir, sur le site de la Vallée du bijou.
Si vous préférez plutôt découvrir sur place ce précieux savoir-faire, rendez-vous sur le site de l’Office de Tourisme Ardèche Hautes Vallées ou contacter par téléphone (04 75 64 80 97) ou mail (accueil@ardeche-hautes-vallees.fr) pour réserver votre visite guidée.
Bonne découverte !
Valérie de Comme des Français
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Crédits photo : ©Ardèche Hautes Vallées / ©Rhéa - Marlène Chambert / ©Rachel Lopez -ValEyrieux
