Un savoir-faire ancestral et de l’élégance : s’il y a bien un domaine incarnant ces 2 caractéristiques du luxe à la française c’est la maroquinerie. Un secteur toujours très dynamique grâce notamment au sac à main, cet indémodable accessoire qui, depuis le 16e siècle, ne cesse de se renouveler. Retour sur leur histoire commune.
C’est au 16e siècle que la France commence à s’intéresser au tannage de cuir pratiqué depuis le Moyen Age au Maroc. La Renaissance voit en effet le développement des manufactures visant à atteindre l’excellence dans des domaines comme la céramique, la verrerie ou la tapisserie. A ces productions d’objets rares et précieux s’ajoute ainsi la maroquinerie (nom traduisant bien l’origine marocaine du savoir-faire) avec, en 1749, la fondation de la Manufacture royale du cuir.
Depuis le secteur est resté florissant grâce à une offre sans cesse enrichie ou renouvelée : articles de voyage, ceinture, bracelet de montre, portefeuille, sac bandoulière homme luxe… Cette diversification et l’exigence de qualité ont fait de la France un des leaders mondiaux de la maroquinerie avec aujourd’hui plus de 400 entreprises spécialisées sur tout le territoire.
Star parmi les stars issue de ce précieux savoir-faire : le sac à main notamment popularisé par des marques de luxe comme Longchamp, Louis Vuitton ou Lacoste.
Depuis 2012, la France produit annuellement environ 8 millions de pièces de ce symbole de raffinement et d'élégance ! Une consécration pour un accessoire apparu pendant l’Antiquité, époque où les femmes comme les hommes l’utilisaient déjà pour transporter leurs effets personnels.
Une fonction utilitaire renforcée au Moyen Age avec des sacs majoritairement portés à la ceinture avant que la Renaissance en fasse un objet très prisé par les artistocrates. Le développement de la bourgeoisie aux 18 et 19e siècles puis l’indépendance croissante des femmes au 20e vont accélérer la démocratisation du sac à main même si, encore aujourd’hui, la dimension statutaire perdure.
Qualité des matériaux, coutures impeccables, forme innovante, motifs emblématiques, numéro de série… : en France la maroquinerie est un concentré de savoir-faire et d’exigence ayant progressivement fait passer le sac à main d’objet fonctionnel à élément incontournable de la mode et du luxe. Certains modèles de sac sont même devenus de véritables objets de collection comme le Birkin d'Hermès ou le 2.55 de Chanel.
Aux origines de la maroquinerie il y a l’utilisation de la peau tannée de vachette, chèvre ou veau appréciée pour sa souplesse, sa résistance et son esthétisme.
Un cuir noble mais dont l’origine animale est de moins en moins en phase avec les aspirations écologiques des consommateurs.
En plus d’un retour au tannage végétal (à base de bois, écorces, baies ou feuilles naturellement riches en tannins donc à l’impact réduit sur l’environnement), le secteur reste fidèle à sa tradition d’innovation en utilisant par exemple de plus en plus :
Quantités raisonnées, circuit court, gestion favorisant l’économie locale ou l’inclusion, productions garanties sans cruauté envers les animaux… : de Paris à Lyon, dans leurs ateliers souvent transmis de génération en génération, les artisans de la maroquinerie s’adaptent toujours et encore à leur époque.
Et même si les techniques ancestrales se mélangent aux innovations modernes, une même exigence perdure : faire de chaque pièce une œuvre unique.
Pilier de l’économie du luxe contribuant à la renommée de la France dans le monde, la maroquinerie Made in France a donc encore de beaux jours devant elle.
Valérie de Comme des Français
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