Au 19e siècle, le charmant village breton de Pont-Aven devient le repère d’un groupe d’artistes en quête de nouveauté. Regroupés autour de la forte personnalité de Paul Gauguin, la Bretagne est, pour eux, « une fenêtre ouverte sur le monde. »
Au 19e siècle, le charmant village breton de Pont-Aven devient le repère d’un groupe d’artistes en quête de nouveauté. Regroupés autour de la forte personnalité de Paul Gauguin, la Bretagne est, pour eux, « une fenêtre ouverte sur le monde. »
J’aime la Bretagne. J’y trouve le sauvage, le primitif.
Quand mes sabots résonnent sur ce granit, j’entends le ton sourd,
mat et puissant que je cherche en peinture.
En leur offrant une qualité de vie remarquable, les aubergistes de Pont-Aven jouent aussi un rôle clé dans le développement de ce qui devient bientôt un véritable courant artistique. Propriétaire de l’Hôtel des Voyageurs, Julia Guillou, surnommée « Mademoiselle Julia » par ses clients, tire profit de la présence des peintres et propose une nourriture de qualité à bas prix afin d’en attirer le plus possible.
Marie-Jeanne Gloanec, grande figure de Pont-Aven, possède quant à elle une pension dans laquelle Paul Gauguin rencontra un jour Emile Bernard. Comme le prouve son œuvre La Belle Angèle, ces femmes servaient aussi régulièrement de modèles pour des tableaux qui, aujourd’hui, témoignent de l’ambiance particulière qui régnait dans leurs établissements.
L’interprétation de la nature ajoutée au désir de montrer ses sentiments par le trait caractérise la peinture de ce que l’on appelle "l’Ecole de Pont-Aven".
S’opposant à la peinture officielle, rejetant le modèle gréco-romain, ces peintres s’inspirent des estampes japonaises et de l’art du Moyen Âge. Ils privilégient les formes plates, rejettent la traditionnelle perspective pour attirer d’emblée l’attention sur le sujet central et prônent la liberté.
Gauguin, chef de file de ce courant pourtant composé d’indépendants, défendra « le droit de tout oser, oser la couleur, exalter la nature, aller à l’essentiel ». Quelques années plus tard, avec Paul Sérusier, il sera à l’origine d’un mouvement qui poursuivra le travail initié à Pont-Aven : celui des Nabis.