Si c’est à Charlemagne que l’on doit l’ordre de cultiver l’anis dans les couvents et les monastères (en 812), ce sont surtout ses lointains successeurs qui apprécièrent la dragée obtenue, un siècle plus tard, par les moines de Flavigny après qu’ils eurent l’idée d’enrober les graines d’anis dans du sirop de sucre. La plante initialement appréciée pour ses propriétés digestives devint ainsi plus digeste et facile à consommer.
C’est d’ailleurs sous cette forme que le bonbon connaitra un véritable essor au 16e siècle, sa consommation à la cour par Catherine de Médicis boostant notamment sa production. Bien après Blanche de Castille, la reine consort l’utilisait pour rafraichir son haleine. Elle fut suivie par Anne d’Autriche qui découvrit la petite dragée lors d’un pèlerinage dans le Lubéron. Son fils Louis XIV l’apprécia à son tour, on rapporte même qu’il en avait toujours sur lui ! Ultime preuve du plébiscite rencontré par cette petite sucrerie au 18e siècle : elle fut offerte à Georges III, roi d'Angleterre, lors d'un traité de paix en 1763.