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STORY

PICTO ARTISTE Created with Sketch.

François Pompon

Célèbre pour ses sculptures d’animaux au style épuré, le talent de François Pompon n’a été reconnu que tardivement avec le succès, non démenti depuis, de son Ours blanc visible à Orsay. Issu d’une famille d’ébénistes, l’ancien apprenti tailleur de marbre qui travailla notamment pour Rodin a donné ses lettres de noblesse à la sculpture animalière au point que, dans sa région natale de Bourgogne-Franche-Comté, un musée lui est consacré.

L’ancien chef d’atelier de Rodin

Né en 1855, François Pompon fut un artisan impliqué avant de devenir un artiste reconnu. D’abord tailleur de pierre, il suivit les cours du soir de l’école des Beaux-Arts avant d’intégrer l’École nationale des arts décoratifs et de rencontrer le sculpteur animalier Pierre Louis Rouillard. L’influence de ce professeur le suivra toute sa vie même si, pendant la majeure partie de celle-ci, ses sculptures d’animaux ne rencontrèrent pas ou peu de succès commercial.

Après avoir été tailleur pour les plus grands sculpteurs de la fin du 19ème siècle (Antonin Mercié, Alexandre Falguière, Camille Claudel) puis le chef d’atelier d’Auguste Rodin, la reconnaissance arrive enfin au Salon d'Automne de 1922. Lorsqu’il y expose son Ours blanc, oeuvre représentative de son style unique, il est déjà âgé de 67 ans et, jusqu’à sa mort en 1933, il profita de cette indépendance financière si longtemps attendue pour créer les plus importantes œuvres de sa vie qu’il légua en grande partie au musée de Dijon.

Une recherche de simplification novatrice

Eliminer l’accessoire et le détail pour mieux traduire le volume et le mouvement : voici sa marque de fabrique. Cette recherche de l’épure s’illustre notamment par l’absence de pelage, griffes ou ossature apparente dans ces sculptures grandeur nature que l’on pourrait rapprocher du traitement esthétique d'un Brancusi. Si l’idée de les représenter à taille réelle lui fut suggérée par Bourdelle, son parti pris pour la simplification expressive des formes est, elle, certainement inspirée de l’esthétique japonisante en vogue à la fin du 19ème siècle.

Egalement nourri d’art égyptien, il se désintéresse de la figure humaine à partir de 1906 pour prendre comme modèles les animaux domestiques qu’il voit l’été à la campagne ou, en hiver, les espèces sauvages et exotiques qu’il peut admirer au Jardin des Plantes à Paris. Equipé de son établi portatif, Pompon réalise alors sur le vif un 1er moulage à base de terre glaise qu’il retravaille ensuite dans son atelier.

Je fais l’animal avec presque tous les falbalas, et puis, petit à petit,
j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable.

François Pompon

Aujourd’hui, ses œuvres allant toujours à l’essence des choses sont visibles au musée des Beaux-Arts de Lyon, à La Piscine à Roubaix, au musée d’Orsay et dans des collections étrangères en Belgique et aux États-Unis.

Dans sa ville natale de Saulieu, le musée François-Pompon permet également d’admirer une tête d’ours en bronze semblable à celle qui ouvrait la porte de son atelier parisien.

Animal totem de celui qui fut décoré en 1925 de la Légion d’honneur, l’Ours dans sa majestueuse version blanche témoigne de la modernité du sculpteur et est, à juste titre, mondialement connue et, à plus de 100 ans, toujours aussi populaire.




Valérie de Comme des Français