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Le baiser de l'hôtel de ville de Robert Doisneau

Qui n’a jamais posé son regard sur le magnifique Baiser de Robert Doisneau ? Issue d'une commande de Life magazine faite à Robert Doisneau sur le thème de l'amour au printemps à Paris, cette photo de 1950 a fait le tour du monde et incarne encore aujourd'hui le romantisme dans la capitale française.

Une légende de l'art photographique français

Né le 14 avril 1912 à Gentilly et mort le 1er avril 1994 à Montrouge, Robert Doisneau est un photographe français initialement formé à la gravure et à la lithographie. Avant d’accéder à la notoriété, il travaille successivement comme photographe publicitaire, photographe industriel et photographe-reporter.

Son travail se fait connaître durant l’après-guerre ; avec son Nikon F et son Leica format 24x26, il devient alors l’un des principaux représentants de la photographie humaniste française.

Le baiser de l’Hôtel de ville est une de ses photographies les plus célèbres. Prise en 1950 à côté de l’Hôtel de ville de Paris, elle montre un homme et une femme s’embrassant devant la terrasse d’un café, en pleine rue. Autour d’eux, les silhouettes des passants tourbillonnent et nous plongent dans l’agitation du Paris des années 1950.

La mythique photo de 2 amoureux parisiens

Ces personnages sur lesquels notre œil aime s’attarder sont en fait deux étudiants de théâtre. Lui, aux faux airs d’Yves Montand, s’appelle Jacques Carteaud ; elle, aux allures de Piaf, se nomme Françoise Delbart.

Rencontrés par Doisneau dans un café parisien, il les a photographiés dans le cadre d’une série sur le thème de l’amour à Paris au printemps pour le magazine Life. Le reportage fini, le cliché est aussitôt publié et… aussitôt oublié ! Lorsqu'on ouvre le magazine, on le trouve en effet perdu dans la mise en page aux côtés du Baiser du Pont-Neuf ou encore des Amoureux aux poireaux. 

Son triomphe n’intervient qu’au milieu des années 1980 avec sa commercialisation en posters, cartes postales, publicités, et même puzzles et rideaux de douche ! 

Tous les amoureux se reconnaissent alors dans la photographie, et les ennuis commencent : le couple Lavergne revendique être les amants de la photo et engage un procès à Doisneau pour violation de leur vie privée. Françoise Delbart a vent de l’affaire et se manifeste : elle parvient à prouver qu’elle est bien la femme photographiée et initie un second procès. Le tribunal rejette la plainte du couple Lavergne et déboute également la réclamation de Françoise car elle n’est pas reconnaissable sur la photo.

Si l’instantané de la photo est faux, le baiser, lui, était passionnément vrai.

Françoise Delbart

 

Si Doisneau gagne donc ces procès, il en sort blessé : le beau baiser noir et blanc a été sali par ces affaires de droits et d’argent. Le point positif est que le retentissement de cette histoire a fait avancer les réglementations de droits à l’image durant la décennie suivante.

Pour l’anecdote, Jacques Carteaud, le protagoniste masculin de la photo, a appelé Le Monde plusieurs années après l’affaire. Il trouvait qu’il était dommage qu’on puisse « transformer cette histoire photographique en histoire de fric ».

Et il avait bien raison.

 

Pour en savoir plus sur le travail de Robert Doisneau.


Mélanie pour Comme des Français

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