Pilier de la gastronomie française de comptoir, le croque-monsieur est très populaire en France mais aussi dans le monde entier. Sandwich chaud à base de pain de mie, jambon blanc et fromage, il est né à Paris au début des années 1900 où il a été baptisé de ce nom faisant, semble-t-il, référence à une étrange légende urbaine…
Plat traditionnel du bistro parisien, le croque-monsieur aurait un ancêtre… aborigène ! C’est en effet en Australie que le principe de toaster deux tranches de pain contenant de la viande est apparu il y a plusieurs siècles mais c’est bien en France que la recette actuelle apparait il y a plus de 100 ans. Notamment évoqué par Proust dans "À l'ombre des jeunes filles en fleurs" en 1919, ce sandwich chaud est officiellement proposé au menu d'un café parisien en 1910 même si sa recette est déjà connue depuis, au moins, 1891.
S’il devient populaire au début du 20ème siècle c’est parce qu’il émerge de la forte concurrence que se mène alors les bistrots et cafés lors de cet âge d’or des restaurants à Paris. Un midi l’établissement Le Bel-Âge dont les sandwiches peu chers attirent beaucoup de monde se retrouve en panne de baguettes : le patron a alors l’idée d’utiliser du pain de mie et de faire dorer et croustiller au four cette gourmande association de tranches carrés, jambon et fromage. Succès immédiat !
Le mot "croque" a longtemps désigné du pain baigné dans de l'œuf battu avant d'être grillé. Le rendu croustillant et la présence de pain dans cette recette pourrait donc expliquer la 1ère partie du mot mais quid du 2ème et étrange « monsieur » ? Il proviendrait d’une plaisanterie faite par le patron du Bel-Âge lorsqu’il improvisa ce sandwich à base de pain de mie : à la question d’un client demandant quelle viande il avait mis entre les 2 tranches, le bistrotier lui répondit "de la viande de monsieur".
Une blague qui n’aurait sûrement pas marqué les esprits si le patron en question n’avait eu, depuis déjà plusieurs années, la réputation d’être… cannibale ! Pas sûr que cela ait rassuré le suspicieux client mais, pour le patron de ce café du Boulevard des Capucines, l’occasion de se moquer de son infondée réputation était sûrement trop irrésistible.
Ce n’est a priori pas à ce facétieux commerçant que l’on doit l’invention du croque-madame, cette déclinaison de la recette apparaissant bien plus tard.
C’est à l’ajout d’un œuf au plat que l’on devrait la féminisation du plat : il évoquerait en effet le chapeau des femmes de l’époque et, en renforçant la saveur de ce sandwich décidément à part, il plairait plus aux dames dont le goût est, c’est bien connu, plus fin que celui de ces messieurs 😊.
Pour vous lancer, avec ou sans œuf, dans sa réalisation voici une bonne recette. Et pour préparer ce plat atypique entré dans le dictionnaire en 1948, cette liste des meilleurs appareils à croque-monsieur vous permettra d’avoir le bon équipement pour satisfaire petits et grands autour de ce désormais classique de la bistronomie.
Valérie de Comme des Français
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